Monday, November 28, 2016

Papa doit manger

 Papa doit manger est une pièce de théâtre qui explore la réaction et les stéréotypes crées en face de L’Autre.  Il y a plusieurs passages qui évoquent le couleur noir de la peau de Papa, qui en est fier.  Il dit : « Ma peau est d’un noir ultime, insurpassable » (11).  On remarque le racisme portée envers Papa par la famille de Maman, qui est dégoutée par leur mariage, ne pouvant pas voir au-delà de la couleur noir de sa peau.  Les parents de Maman utilisent des termes évoquant les animaux et le Mal pour décrire « les étrangers » (les chanteurs chez Maman) et Papa.  Grand-père croit que les chanteurs les regardent « férocement » (50).    Grand-mère demande si le mari de Maman est toujours « noir comme le diable » (51), et décrit le visage de Papa comme « inhumain » (53) le comparant à une bête « d’une espèce inconnue et répugnante » (53).  Au début du rapport entre Papa et Maman, les tantes portent un mélange de fascination, d’attirance et de répugnance envers Papa, étant obsédés par son étrangeté et la question de si Maman est vierge à son mariage.  Le racisme des membres de la famille de Maman les empêche aussi d’aider Maman à s’occuper des filles, « de peur que les voisins ne remarque qu’elles n’étaient pas tout à fait blanches » (56).
Les stéréotypes de l’Autre empêchent également Zelner à voir le vrai caractère de Papa, car il voit tous les Noirs en tants que victimes qui ne peuvent pas être responsables de leurs actions.  Ainsi, «en tant qu’être, ce Noir n’existe pas…Ce Noir ne peut avoir ni caractère ni personnalité » (65).  Donc, bien que sa réaction soit un sentiment de la compassion, le fait qu’il déculpabilise Papa à cause de sa race est aussi nuisant que les mauvaises stéréotypes portés par la famille de Maman.

Ndiaye semble évoquer le colonialisme par la manière dont Maman dit à propos de Papa : « J’étais la France.  J’étais la France entière pour lui » (34).  La colère de Papa envers la France s’exprime peut-être par son exploitation et l’abandon de Maman et ses enfants.   En tout cas, Papa doit manger met la lumière sur le racisme et soulève des questions importantes sur les stéréotypes et des réactions différentes en face de l’Autre. 

Bella Figura

Bella Figura est une pièce de théâtre de Yasmina Reza qui combine l’absurde et le tragique.  Le récit tourne autour d’un accident de voiture qui finit par mettre en contact un couple en conflit et une famille dysfonctionnelle.  Le soir que ces deux parties passent ensemble au restaurant produit des situations ridicules tout en soulevant les problèmes de chaque situation de couple ou de famille ainsi que poussant les personnages à réfléchir sur leurs rapports ainsi que sur la vie.
Un aspect intéressant de la pièce est la façon dont Reza met la lumière sur les contraintes sociales liées au vieillissement  à travers le dialogue entre Yvonne, son fils et sa belle-fille.  On est frappé d’emblée par la manière dont Éric et Françoise traite Yvonne en tant qu’un enfant.  Après l’accident, François relate une anecdote de son enfance concernant des conseils que son père lui a donnés pour croiser la rue prudemment et ne pas être renversée par une voiture.   À propos de cette histoire, Éric dit à sa mère « Prend des leçons » (30). 
Yvonne est traitée tout à travers la pièce comme si elle était invisible.  À plusieurs reprises, Françoise parle de sa belle-mère à Éric devant celle-ci, et Yvonne doit demander une fois de plus à sa belle-fille de lui parle directement.  On remarque également dans la scène où Éric flirte avec Andréa et l’invite à faire un tour en hélicoptère, il le fait devant Yvonne, comme si elle n’était pas là.  Les seules scènes où Éric et Françoise se soucient d’Yvonne et lui parle directement sont celles où celle-ci est malade.

Yvonne devient nostalgique en racontant des histoires de sa jeunesse à Andréa, contrastant son passé avec sa situation actuelle, en conseillant à Andréa de profiter de sa jeunesse « avant que le corps n’impose ses lois lugubres » (84).  Il est évident à travers le personnage d’Yvonne que les obstacles présentés par la vieillesse ne sont pas seulement physiques, mais sociales en plus.

Monday, November 14, 2016

Corps, stéréotypes et fantasme dans Folle de Nelly Arcan

Dans l’article « Le langage stéréotypé du corps dans Folle de Nelly Arcan » Delaume écrit sur le moyen dont la narratrice accroche son identité à l’idée d’un corps féminin idéalisé ressemblant à Barbie.  Delaume fait le lien entre Barbie et la narratrice en tant que prostituée en constatant que tous les deux font de leurs corps des objets de vente.  Elle indique la manière dont la narratrice ignore sa propre volonté pour plaire à son amant, en devenant un objet  de jouissance, même au point où elle en souffre.  La narratrice a fait beaucoup de chirurgies esthétiques pour adhérer aux idéales de la beauté ; pourtant elle n’en est jamais satisfaite, se comparant toujours aux autres femmes et évitant des miroirs.  Selon Delaume, les chirurgeries et les stéréotypes autour du féminin auxquels la narratrice attache font partie d’une tentative de cacher sa vraie identité sous ces « unités d’emprunts ».

En fait, on remarque le fait que le rapport entre la narratrice et son amant est basé sur le fantasme produit par le fait qu’elle cache sa vraie identité.  Son amant l’a rencontrée après qu’elle soit déjà devenue célèbre grâce à être auteure publiée.  Donc, l’amant avait déjà des idées préconçues sur le caractère de la narratrice.  On remarque la façon dont l’amant de la narratrice préfère regarder les photos pornographiques de l’internet au lieu de faire l’amour avec sa copine, et il tente de la faire entrer dans cette activité avec lui, qui mène à la souffrance de celle-là.  Il semble préférer avoir un lien avec le fantasme qu’avec le réalité.  Il est déçu quand la réalité ne correspond pas à ses fantasmes.  Delaume évoque cette déception en décrivant le passage où l’amant fait une comparaison entre les vedettes de porno et la narratrice.  L’amant se plaigne de la manière dont la narratrice ne soit pas aussi propre que celles-là.   Delaume constate que l’excrément du passage pourrait être métonymique dans le sens où la narratrice n’aurait pas plus de valeur aux yeux de son amant que de la merde, et c’est cela qui a tué leur rapport.  Je dirais plutôt que la merde pourrait être métonymique du réel corporel non idéalisé, et c’est ce côté réel qui rend insoutenable le rapport entre la narratrice et son amant.  En tout cas, bien que la narratrice projette une identité basée sur des stéréotypes autour du féminin et la folie, en écrivant sur ces stéréotypes, elle les met en lumière, qui provoque un questionnement du lecteur sur ces notions.