Dans l’article « Le
langage stéréotypé du corps dans Folle
de Nelly Arcan » Delaume écrit sur le moyen dont la narratrice accroche
son identité à l’idée d’un corps féminin idéalisé ressemblant à Barbie. Delaume fait le lien entre Barbie et la
narratrice en tant que prostituée en constatant que tous les deux font de leurs
corps des objets de vente. Elle indique
la manière dont la narratrice ignore sa propre volonté pour plaire à son amant,
en devenant un objet de jouissance, même
au point où elle en souffre. La
narratrice a fait beaucoup de chirurgies esthétiques pour adhérer aux idéales
de la beauté ; pourtant elle n’en est jamais satisfaite, se comparant
toujours aux autres femmes et évitant des miroirs. Selon Delaume, les chirurgeries et les
stéréotypes autour du féminin auxquels la narratrice attache font partie d’une
tentative de cacher sa vraie identité sous ces « unités d’emprunts ».
En fait, on
remarque le fait que le rapport entre la narratrice et son amant est basé sur
le fantasme produit par le fait qu’elle cache sa vraie identité. Son amant l’a rencontrée après qu’elle soit déjà
devenue célèbre grâce à être auteure publiée.
Donc, l’amant avait déjà des idées préconçues sur le caractère de la
narratrice. On remarque la façon dont l’amant
de la narratrice préfère regarder les photos pornographiques de l’internet au
lieu de faire l’amour avec sa copine, et il tente de la faire entrer dans cette
activité avec lui, qui mène à la souffrance de celle-là. Il semble préférer avoir un lien avec le
fantasme qu’avec le réalité. Il est déçu
quand la réalité ne correspond pas à ses fantasmes. Delaume évoque cette déception en décrivant
le passage où l’amant fait une comparaison entre les vedettes de porno et la
narratrice. L’amant se plaigne de la
manière dont la narratrice ne soit pas aussi propre que celles-là. Delaume constate que l’excrément du passage
pourrait être métonymique dans le sens où la narratrice n’aurait pas plus de valeur aux yeux de son amant que de la
merde, et c’est cela qui a tué leur rapport. Je dirais plutôt que la merde pourrait être
métonymique du réel corporel non idéalisé, et c’est ce côté réel qui rend insoutenable
le rapport entre la narratrice et son amant.
En tout cas, bien que la narratrice projette une identité basée sur des
stéréotypes autour du féminin et la folie, en écrivant sur ces stéréotypes,
elle les met en lumière, qui provoque un questionnement du lecteur sur ces
notions.
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